Ce site, réalisé au printemps 2007, est consacré à Claude Manesse, homme et artiste hors du commun
qui enchanta la vie pendant plus de six décennies. Claude Manesse s'est éteint à Montréal le 26 janvier 2018
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"Claude Manesse est – selon le professeur D. Stephen Pepper * – l'un des lithographes les plus réputés – mais aussi un peintre – de ces dernières décennies à Paris et en Belgique…
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…Quand vous rencontrez Manesse pour la première fois, vous êtes frappé par le dessein de l'homme : la nécessité de réaliser sa vocation d'artiste. Cette qualité lui est en partie unique et en partie
due à la dignité professionnelle qu'il possède : son engagement à être un artiste et rien qu'un artiste…
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…Le travail de Manesse commence avec un phénomène qui stimule les sens, lumière et ombre et la reconnaissance des formes
par leur interaction. Mais cela ne s'arrête pas là.
Depuis la plus humble expérience visuelle - la forme des draps de lit, les ombres coulées par des visages, les intrications des arbres grandissant (dans les sous-rives) - l'esprit de l'artiste, présent en silence,
donne forme à cette matière et lui donne son intelligence ; ainsi nous entrons en dialogue avec un naturel apparent, non pas avec les termes de la nature mais plutôt avec ceux de l'artiste…
Ce dialogue est particulièrement émouvant parce qu'il reconnaît la liberté de l'esprit humain, dans un total respect du monde naturel et finalement affirme la vérité invariable que l'homme est fait à l'image de son Créateur."
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Il n'est guère possible de raconter Manesse sans évoquer le superbe texte de Jean-François Khan tiré de sa préface aux "Entretiens avec Alain-Gilles Minella".
A titre d'introduction, en voici un extrait qui nous livre la personnalité de l'artiste :
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"Je n'ai jamais vu Manesse peindre. J'imagine qu'il peint ses tableaux comme le paysan travaille sa terre. Avec la force d'y semer la vie tout en lui appartenant. Comme lui, sur une toile ou sur une plaque de cuivre,
il grave ses sillons et dans un champ vide, il fait pousser des fleurs…
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Pas de compromission dans aucun de ses discours, Manesse façonne sa vie d'artiste comme un artisan, avec patience et passion, le temps ne fait
rien à sa volonté de "semer", de créer et l'encre sous ses ongles est aussi indélébile que la glaise des plaines.
Cet amour de la "belle ouvrage", il le communique. C'est un homme cultivé – dans tous les sens du terme ! – Manesse est un passionné de la peinture et il sait en parler comme personne. Non pas de ses
propres œuvres – "une toile ne se raconte pas, elle se regarde", dit–il - mais l'art de peindre, du rôle du peintre. Manesse ne se prend pas au sérieux mais il prend la peinture au sérieux.
Il avoue lui-même qu'à l'inverse de beaucoup d'enseignants dont le hobby est la peinture, il est un peintre dont le hobby est la pédagogie.
Le sujet de ces entretiens n'est pas la vie d'un peintre et graveur contemporain, mais avant tout la peinture.
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Cet art qui produit du "beau", donc du "subversif" – selon les mots de Manesse – , qui dérange, perturbe et ne se contente pas de décorer un mur.
Lire Manesse parlant de la peinture, c'est prendre le risque de changer de regard, de perdre une innocence d'amateur, de se laisser bousculer par un artiste
qui ne craint pas la démesure - il est sans doute le seul contemporain à avoir peint une toile de soixante dix mètres carrés – mais un véritable artiste qui offre et qui partage…"
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* Le Professeur D. Stephen Pepper enseigne dans diférentes universités aux Etats-Unis
(dont la John Hopkins University) avant de devenir un expert mondialement connu du Trecento et du Quatrocento italien.
Spécialiste de Guido Reni et d'Annibal Caracci, ses publications sont des références.
Stephen Pepper et Claude Manesse se sont rencontrés en 1992.
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