"J'habite depuis vingt ans en Belgique, mais je ne suis pas chez moi, je suis chez ma femme, Dominique.
Montréal, c'est chez moi, depuis toujours. J'y passe au moins trois mois par an, tout l'été, toutes les vacances...
Quand je viens à Montréal, il ne peut rien m'arriver. Tout le monde peut me quitter... avec Montréal, je survivrai. Souvent on me dit : "
Ta femme, c'est la peinture". Je réponds : non. La peinture n'est pas ma femme, elle est ma maîtresse, une maîtresse très exigeante, qui
s'incruste, qui ne me lâche pas, avec qui je me bats depuis toujours... Mais une femme, une maîtresse, elle peut toujours te quitter, ou toi la quitter. J'ai eu
quelques femmes dans ma vie. Pour moi, ce sont de merveilleuses accompagnatrices. Je peux me séparer d'une femme ou de la peinture - je l'ai fait pendant trois ans -,
mais pas de Montréal. Tu peux mourir à Montréal, mais tu ne quittes pas Montréal et Montréal ne te quitte pas".
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